Différentes plantes commercialisées en pharmacie peuvent être conseillées dans l’endométriose, il faut toutefois porter une attention particulière aux interactions médicamenteuses possibles, et chaque femme réagissant différemment il est fortement recommandé de mettre en place un suivi avec un naturopathe.
Certaines plantes ont démontré leur activité sur l’endométriose grâce à des études, pour d’autres leurs propriétés sont reconnues ancestralement.
Le Gattilier, Vitex Agnus castus, est une plante progestérone-like et ayant une activité anti- oestrogénique. Elle peut être utilisée sous forme de gélules ou de comprimés dans l’endométriose.
Petite remarque de la Naturo :
Il est préférable de le consommer pour les femmes sans traitements hormonal.
L’Alchemille, Alchemilla vulgaris, a des propriétés hémostatiques, lutéotropes, anti- inflammatoires, vulnéraires, anti-prolifératives, analgésiques, anti-oxydantes, anti- spasmodiques, pro-progestatives et anti-estrogènes mais aussi emménagogues. Dans l’endométriose, les parties aériennes sont utilisées pour inhiber la formation de kystes, éviter la formation d’adhérences, réduire la sévérité des lésions et diminuer la concentration en TNFα, VEGF et IL-6.
La Matricaire aussi appelée Camomille allemande, Matricaria recutita, est utilisée dans l’endométriose pour ses propriétés anti-inflammatoires et son action sur les douleurs spasmodiques. Cette plante est utilisée en infusion : 10 grammes de fleurs de camomille à faire infuser 10 min dans 1 litre d’eau à boire tout au long de la journée.
Les jeunes pousses de Framboisier, Rubus idaeus, permettent de réguler la fonction ovarienne, sont tonifiantes et anti-spasmodiques pour l’utérus. Elles peuvent être utilisées en teinture mère à raison de 5 à 15 gouttes par jour dans un verre d’eau ou diluée au dixième à raison de 50 à 100 gouttes par jour dans un verre d’eau au long cours avec une pause d’une semaine toutes les 4 semaines.
La Vigne, Vitis vinifera, utilisée comme tonique veineux grâce à ses pépins de raisin et ses feuilles. Elle peut être utilisée en teinture mère ou diluée de la même manière que le Framboisier. Le Resvératrol, que l’on retrouve notamment dans les pépins de raisin, a des effets anti-oxydants (supprime l’induction de l’oxyde nitrique synthase) et réduit l’implantation et le volume des lésions dans un modèle animal, il ne démontre par contre pas l’amélioration de la douleur par rapport au placebo dans une étude menée sur des femmes.
Les feuilles d’Armoise, Artemisia vulgaris,améliorent le fonctionnement du système reproducteur, sont antispasmodiques, emménagogues et tonifiantes. Il est possible de les utiliser sous forme de thé (une cuillère à café d’armoise séchée dans une tasse d’eau chaude à laisser infuser 15 min, il est recommandé d’en consommer 3 tasses par jour).
Les graines de Lin, Linum usitatissimum, sont bénéfiques car contiennent des composants régulant l’estrogène.
Les fleurs et les fruits d’Aubépine, Crataegus, sont connus pour leurs activités antispasmodiques, calmantes et sédatives qui peuvent se révéler utile pour traiter les douleurs et l’anxiété liées à l’endométriose. Comme l’Aubépine, les feuilles de Mélisse (Melissa officinalis) ont une action connue apaisante sur le système digestif et nerveux.
Les résultats des études in vitro et sur modèle animal démontrent que le Curcuma, Curcuma longa, connu pour son effet anti-inflammatoire réduit l’expression des cytokines inflammatoires, inhibe l’invasion et l’angiogenèse des lésions d’endométriose.
Les écorces de Viorne, Viburnum opulus, ont démontré une réduction du volume des lésions, du taux de TNFα, VEGF et IL-6. Ils réduisent aussi les crampes. Ces propriétés permettent de l’envisager comme traitement de l’endométriose. Il est possible de les utiliser en décoction (2 cuillères à soupe d’écorce pour un litre à la posologie d’une tasse toutes lesdeux heures pendant les périodes de crampes) ou en teinture mère homéopathique (40 gouttes toutes les 2 heures dans un peu d’eau lors des crampes).
Les racines de Pivoine, Paeonia lactiflora, sont décongestionnantes, analgésiques et rééquilibrantes pour la sphère hormonale. Elles sont donc utilisées en teinture (20 gouttes dans un verre d’eau à boire deux à quatre fois par jour) dans l’endométriose.
Le traitement de l’endométriose par les plantes est de pratique courante en Chine. L’utilisation des plantes va apporter un soulagement de la douleur, l’amélioration de la fertilité et la prévention des rechutes.
Deux études randomisées chinoises impliquant au total 158 femmes ont été sélectionnées par la revue Cochrane*. Comparées au progestatif (gestrinone), les plantes médicinales chinoises (PMC) administrées par voie orale ou par lavement après la cœlioscopie ont montré une efficacité identique (100%) sur l’amélioration des douleurs. Les taux de grossesse étaient de 70% dans le groupe PMC et 59% dans le groupe gestrinone. Aucun effet indésirable n’était rapporté chez les femmes traitées par PMC, alors que celles traitées par gestrinone déclaraient de l’acné (26%), une cytolyse hépatique (39%) ou une oligoménorrhée (63%).
*Flower A, Liu JP, Lewith G, Little P, Li Q. Chinese herbal medicine for endometriosis. Cochrane Gynaecology and Fertility Group, éditeur. Cochrane Database Syst Rev. 2012;5(CD006568):1‐56.